Matériel technique indispensable en via ferrata

Corde

On choisira une corde de vingt à trente mètres environ. Un brin ayant la norme de corde à double suffira, étant donné qu’une chute de hauteur directe sur la corde ne devrait jamais survenir. Dans tous les cas, la personne à assurer se situera en-dessous de la personne la plus expérimentée, et en principe, seul le poids de la personne assurée entrera en compte pour la corde. Quelques mousquetons HMS de sécurité ayant une grande ouverture et deux anneaux de 120cm (étriers de secours) peuvent compléter avantageusement l’équipement du ferratiste. Il existe également des auxiliaires de sauvetage, le RescYou de Mammut, ou la Micro Traxion combinée avec le nouveau Tibloc de Petzl, qui peuvent s’avérer utiles en combinaison avec la corde, dans le cas où l’accidenté doit être remonté jusqu’au câble hors de portée après une chute.

Harnais

Un harnais en très bon état est indispensable. Le choc encaissé par le harnais en cas de chute en via ferrata est tout aussi élevé que celui engendré lors d’une chute en escalade. On a déjà dû déplorer des victimes après leur chute dans un harnais usé…

Le réglage correct du harnais revêt la plus haute importance :

  • La ceinture doit absolument être serrée au-dessus des hanches, et non pas portée comme un pantalon « taille basse ». Le risque de sortir du harnais en cas de chute « tête-en-bas » existe bel et bien ! En France, une femme a eu la vie sauve après avoir été retenue dans son harnais par ses chaussures de montagne… Heureusement qu’elle les avait bien attachées !
  • L’ajustement des sangles de cuisses, qui se fait après la mise en place de la ceinture, doit permettre le passage de l’épaisseur d’une main entre la sangle et la cuisse. Trop serrée, elle coupe la circulation et empêche le mouvement, et trop lâche, elle ne remplit plus son rôle correctement dans la répartition de la force d’impact sur le corps en cas d’arrêt brutal.

Casque

Le casque, bien réglé sur la tête, est indispensable pour protéger autant contre les chocs lors d’une chute que contre les pierres tombant souvent dans ces terrains pas toujours « sécurisés »… Pour bien mettre son casque en place sur la tête, il faut s’assurer que :

  • la sangle qui fait le tour de la tête passe bien sous l’occiput à l’arrière et qu’elle est bien serrée, de façon à bloquer le casque en cas de choc depuis l’arrière
  • la sangle sous-mentonnière frôle le menton, tout en permettant de parler et de déglutir – trop lâche, elle n’empêchera pas le casque de basculer sur l’arrière en cas de choc frontal

Gants

L’emploi de gants spécifiques, avec les doigts coupés, peut s’avérer avantageux lorsque le câble ou les barreaux présentent des parties abîmées, risquant d’occasionner des blessures désagréables aux mains. Si la via se déroule en altitude, il peut aussi faire froid, et le métal n’est pas forcément confortable à toucher dans ces conditions.

Chaussures

Des chaussures ayant une semelle avec un bon relief pour l’approche et le retour dans des terrains qui peuvent être glissants, et une certaine rigidité pour le confort sur les barreaux sont indispensables. Un talon marqué peut s’avérer très confortable pour crocher correctement sur les barreaux. Si le retour s’effectue à travers des pierriers, une tige haute protégera vos malléoles…

Sac à dos

Avec à l’intérieur tout le nécessaire pour la subsistance, la boisson et des vêtements pour la pluie. Et bien sûr, sans oublier une petite pharmacie de secours avec quelques pansements et une bande… Une chute en via ferrata se termine rarement sans égratignures !

Longe de via ferrata

Cet élément, pierre angulaire de la chaîne de sécurité en via ferrata, est actuellement l’objet de toutes les attentions. Divers tests effectués ces dernières années ont démontré les limites de cet accessoire, par trop banalisé  même par des organisations d’activités « outdoor » prêtant ou louant ce matériel! Soyez critiques lorsque vous louez ou employez du matériel qui ne vous appartient pas, et dont vous ignorez l’historique, l’à-peu-près n’est ici pas de mise !

Plus que tout autre élément de la chaîne de sécurité, il doit être régulièrement contrôlé pour détecter à temps tout défaut ou blessures aux divers éléments du système, et changé en cas de doute…

La durée de vie du système n’est pas éternelle, et les tests ont démontré que selon l’intensité et la fréquence de l’utilisation de la longe de via ferrata, cette durée de vie peut être considérablement raccourcie.

Les recommandations par les principaux fabricants de la durée d’emploi d’une longe sont les suivantes :

Fréquence d’utilisationDurée de vie approximative
Utilisée occasionnellement: une fois par mois, ou Rarement utilisée: une ou deux fois par an ou jamais utiliséejusqu’à 5 ans
Utilisée régulièrement: plusieurs fois par moisjusqu’à 3 ans
Souvent utilisée: chaque semainejusqu’à 1 an
Constamment utilisée: presque quotidiennementMoins de 6 mois

Par conséquent, essayez impérativement d’éviter les facteurs d’endommagement et examinez régulièrement la longe ainsi que le reste du matériel afin de constater l’absence de détériorations. À cet effet, les coutures et les zones absorbant des charges (frein, boucles de mousqueton, sangle d’accrochage) doivent faire l’objet d’un examen attentif.

En cas de doute, il est préférable d’effectuer un remplacement anticipé du matériel, car votre vie peut en dépendre.

Le tableau ci-dessous répertorie les situations imposant un remplacement de la longe pour des raisons de sécurité. Ainsi, elle doit impérativement être remplacée dès que l’une des conditions suivantes est présente :

  • après une chute violente (endommagement mécanique lié à la chaleur de friction)
  • lorsque le système s’est déclenché après une brusque mise en tension
  • lorsque les sangles ou la couture sont abîmées (p. ex., rugosité, bouloches)
  • en cas d’endommagement de la couture (rigidité douteuse) ;
  • en cas d’encrassement important irréversible (graisse, bitume, huile, etc.) ;
  • après un contact avec des acides, par exemple électrolyte de batterie automobile ;
  • après une exposition à de fortes contraintes thermiques (traces de brûlures visibles liées à la chaleur de contact ou de friction).

En conclusion, la règle d’or qui devrait prévaloir est :

« Dans le doute, abstiens-toi !…», et on peut la compléter ainsi : «…et renseigne-toi ! »